"et c'est donc bien comme je pensais l'avoir un jour compris : on ne commence jamais on continue et des cris imités des animaux qui à l'inverse de l'élégiaque jamais ne hurlent sifflent gazouillent rugissent ni ne brament pour rien mais font ainsi connaître qu'ils ont réellement faim ou soif qu'ils ont peur qu'ils menacent désirent s'accoupler pressentent la venue de la pluie l'imminence du retour de la lumière ou de son déclin avant même qu'on ait eu l'idée de nommer sa propre main puis l'arme ou l'outil qu'elle invente en ramassant un caillou tranchant ou un bout de bois pointu dans ce réseau de significations très précises où le tonnerre imposait tout à coup le silence fracassant d'un dieu on passa de l'écoute intelligente des cris des bêtes à ceux que l'on poussait en matant les soubresauts d'une femelle ou pour chasser les urubus profanateurs des morts."